C'est bien joli de faire des petits jeux de mots pour chaque message, mais j'en fini par ne pas écrire car je n'ai pas de titre... alors là une question se pose: je continue avec ces titres, l'anarchie reprend ses droits sur mes titres, ou quand je n'ai pas de titre innovant j'en réutilise un, ou encore je ne mets parfois pas de titre?? Merci de m'aider.
Une autre question se pose: que voulez vous savoir? Qu'est ce qui vous intrigue dans ma vie au Togo? Quelles questions vous taraudent?
Je vais tacher d'imaginer ce que vous voulez savoir... mais je suis ouïe à toutes propositions.... évidemment je continuerais à vous faire part de mes anecdotes...
Tout d'abord vous avez tous suivi que j'ai comme deux boulots: un avec le SCAC, que des expats, très sympa. Nous sommes dans des locaux vétustes, mais tout de même climatisés! Mon chef est très sympa, très occupé, mais très abordable. L'ambassadeur est lui aussi très sympathique, possède des chemises à manches courtes, souvent rayés avec des cravates tout à fait marrante, et connais surtout bien ses sujets. Bref il y a pas de prise de tête du tout, c'est une excellente équipe. Les volontaires et autres collègues sont vraiment au top.
En ce qui concerne le RELUTET: là aussi c'est le top, des gens très sympa, tous locaux, intelligents, motivés, c'est agréable de venir au travail. Le siège est un peu loin, 20 min du centre ville, mais les bouchons sont dans l'autre sens, je suis chanceuse. (Emile, j'ai pris le ZEM aujourd'hui pour venir au réseau, j'ai mis le casque pour la première fois! ça rassure quand même!).
Bref je n'ai pas la boule au ventre en allant au boulot, au contraire ça me fait plaisir de les voir, j'attends avec impatience de faire quelques missions de terrain. La seule chose qui ne nous permet pas de le faire maintenant c'est qu'on a toujours pas reçu le financement du bailleur, ça ne saurait tarder.
Je suis allée à une réunion hier matin avec le RELUTET(qui a duré de 8h30 à 13h30!! bon c'était plus une restitution de projet) c'était très intéressant, bien qu'on aurait du la faire en deux fois parce que c'était un peu long. Mais le gros problème qui a été soulevé par toutes les ONG et les membres des ministères présents, est celui du suivi. Les bailleurs de fonds donnent de l'argent pour un programme précis, qui pour celui là avait été crée par le bailleur lui même, mais ne pense pas à financer le suivi à la fin du programme, résultat les enfants retirés de la traite, de l'exploitation sexuelle, du travail forcé, vont immédiatement y retourner car ils ne sont pas suffisamment pris en charge à la fin. Même si des activités génératrices de revenus sont mis en place il faut un suivi après, sinon elle ne seront plus effectué d'ici quelques mois. Comment faire pour avoir l'argent? Les bailleurs sont de moins en moins riches, les ONG n'ont pas de ressources, et l'Etat se désengage de ces responsabilités car il estime que les ONG sont la pour ça. Le problème n'est encore pas réglé.
Vous vous rendez compte, qu'un bon nombre des enfants nés il y a une dizaine d'année n'ont pas d'acte de naissance? Les familles ne connaissaient pas leur utilité, ou il n'y avait pas d'institutions capables d'établir un acte d'état civil à la naissance dans le village. Certaines ONG, ou des programmes du gouvernement aident à l'établissement de jugements supplétifs pour permettre aux enfants d'exister légalement, et de passer au collège. Le problème c'est que ces jugements coûtent de l'argent, en plus du papier que prennent en charge en général les associations, il faut une transcription laissé à la charge des familles. Dans les villages où les juges sont sensibilisés à ce problème il arrive que le prix de la transcription soit de 500FCFA, mais quand les juges ne sont pas du tout coopérant cela peu monter à 4000FCFA, ce qui est énorme pour une famille lambda dans un village. Problème complexe. Il arrive que pour contourner le problème des jugements supplétifs soient effectués comme si l'enfant était né à Lomé, alors qu'en fait pas du tout. Ce n'est évidemment pas légal, et ça retire à l'enfant son origine.
Bref, des problèmes importants, dont il faut prendre conscience. La seule présence de quelques personnes qui ne veulent pas d'évolution bloquent tout changement positif! Il est plus facile de faire du mal, que du bien!
Au fait, mon petit rapport sur la traite a été rendu fin avril, il est bien passé, j'étais fière comme un bar-tabac!
Pour les questions plus pratico pratique: ben avec Marie laure on va bientôt quitter la maison qu'on squatte, les propriétaires vont revenir et nous ben on va habiter dans notre nouvelle maison, vide. On doit aller trouver un matelas, une gazinière, un frigo, et de la vaisselle samedi (en espérant que ma voiture soit réparée, oui j'en ai pour 200€ de réparation, et papa la courroie de distribution ici coute effectivement que 15 000FCFA). Au début ça va être un peu le camping, évidemment, on va attendre un peu pour acheter une table (que ceux qui râle de devoir donner 3 mois de cautions s'abstiennent à partir de maintenant, nous avons avancé 10 mois de loyer, et encore après négociation, parfois les gens donne 2 ou 3 ans d'avance!!!!).
Mais on est 2 coloc' dans une maison avec 3 grandes chambres, que ceux qui veulent venir ne s'en empêche pas... ne vous bousculez pas tous au portillon!!!!! pas tous à la fois j'ai dit!
Avec Marie on squatte très régulièrement dans un petit maquis près de l'institut français, tenu par 2 jeunes togolais qui n'en veulent (les 2 avec qui on étaient à la plage). Marie y boit des Bébé Rose (j'ai tout de suite pensé à toi papa, et Dav' aussi quand tu faisais ça à la maison, mais avec de la menthe), fait avec du lait concentré sucré, et Djego s'entête à me servir des Bébé vert avec du Whisky, ou du Rhum dedans, alors que je trouve ça grave trop sucré! (et j'ai toujours pas compris pourquoi systématiquement il me met de l'alcool dedans!).
Les ami(e)s, les rencontres, les découvertes, les activités s'enchaînent, les semaines passent vite, la vie est belle.